Franco-Nevada : une trajectoire boursière intrigante et des perspectives renouvelées

Franco-Nevada capte l’attention des investisseurs après un trimestre de rebond marqué et d’actualités stratégiques. La société, pionnière du secteur de l’or, semble préparée à de nouveaux défis.

Depuis trois mois, le parcours de l’action Franco-Nevada a de quoi faire parler : après une correction marquée à l’automne dernier, la valeur s’est stabilisée pour enregistrer une variation quasi nulle sur la période (-0,92% environ), tout en effectuant quelques allers-retours notables. On relève un creux autour de 270 CAD au début de l’hiver, suivi d’un pic à plus de 303 CAD récemment, soulignant la volatilité du titre dans un environnement aurifère pourtant porteur. L’action a connu un retour d’optimisme en décembre, mais la question reste entière : cette phase de consolidation annonce-t-elle une reprise durable du titre Franco-Nevada ou s’agit-il d’une simple pause dans une trajectoire encore incertaine ?

L’actualité aura été particulièrement dense pour Franco-Nevada sur la seconde quinzaine de décembre. Le 17 décembre, le groupe s’est joint à un cercle d’investisseurs stratégiques pour financer Osisko Metals à hauteur de plus de 32 millions de dollars canadiens, preuve d’une volonté d’ancrer son influence dans l’écosystème des métaux précieux. Cette initiative confirme le rôle de Franco-Nevada comme catalyseur dans de grands projets miniers, ce qui a suscité l’intérêt des analystes.

Quelques jours plus tôt, le 10 décembre, la société a bénéficié d’une amélioration signifiante de sa recommandation par la grande banque RBC, qui passe d’un avis « Sector Perform » à « Outperform » et rehausse l’objectif de cours de 225 à 250 USD – un signal que le marché n’a pas ignoré : le titre a rebondi nettement dans la foulée. Notons aussi que début décembre, UBS avait lui-même ajusté son objectif à la hausse (270 USD), consolidant la confiance du consensus envers Franco-Nevada malgré un environnement globalement volatil pour le secteur des Goldmines.

Son positionnement unique s’appuie sur un modèle hybride de redevances (royalties) et de streaming, incarnant une façon moins risquée de s’exposer au secteur aurifère. Contrairement à un exploitant traditionnel de Goldmine, Franco-Nevada ne s’occupe ni du forage ni de l’exploitation quotidienne des mines. À la place, la société investit dans des intérêts de redevances et de streaming sur une large palette de sites miniers, des stades de l’exploration à la production avancée, partout dans le monde : Canada, États-Unis, Amérique Latine, Australie, Afrique et Europe.

Parmi ses principaux atouts figurent des participations sur des actifs majeurs comme Candelaria, Antapaccay ou encore Canadian Malartic. Franco-Nevada démontre ainsi une remarquable diversification géographique et opérationnelle, lui permettant de résister aux cycles baissiers du secteur. Avec un effectif réduit (moins de 40 collaborateurs) mais une capitalisation boursière de près de 41 milliards CAD et une marge bénéficiaire élevée (P/E 2025 estimé à 39x), le modèle économique apparaît résilient.

Cette dynamique de long terme s’appuie sur une histoire jalonnée de grands jalons stratégiques, notamment l’expansion accélérée des actifs de streaming et royalties depuis la décennie passée. Ces dernières années, Franco-Nevada a particulièrement accéléré son implication dans des projets à forte composante ESG, un choix qui lui confère aujourd’hui une notation de qualité robuste, recherchée par de grands fonds internationaux.

Côté risques, la dépendance vis-à-vis du prix de l’or et des matières premières en général reste structurelle. Néanmoins, la stratégie multi-géographique et la sélection d’actifs de haute qualité permettent d’atténuer en partie cette volatilité. D’autres défis ? La concurrence accrue dans le secteur des sociétés de royalties et les incertitudes réglementaires dans certains pays producteurs d’or.

En synthèse, Franco-Nevada offre à la fois une exposition aux plus grandes Goldmines mondiales et une approche défensive grâce à son modèle contratuel. La récente remontée du titre consécutive aux recommandations haussières et l’annonce de nouveaux deals stratégiques semblent valider la pertinence du modèle. Les investisseurs avertis surveilleront néanmoins de près les prochains résultats trimestriels (attendus mi-mars) et resteront attentifs aux signaux de l’évolution du marché mondial de l’or.