Barrick Gold Corp. : une remontée impressionnante en Bourse, entre records et enjeux géopolitiques

Barrick Gold Corp. séduit les marchés : son action grimpe de près de 30 % en trois mois. Dans l’ombre de records historiques sur le marché aurifère, la Corporation avance – mais est-ce le début d’un nouvel âge d’or ?

Depuis trois mois, l’action Barrick Gold Corp. ne cesse d’attirer les projecteurs. Avec une envolée d’environ 29 % sur 90 jours, l’un des géants mondiaux de la Goldmine profite d’un contexte aurifère exceptionnel. Après avoir touché un creux autour de 55,50 $ fin octobre, le titre a atteint son plus haut récent à 63,85 $ juste avant Noël. Cette progression quasi linéaire laisse les observateurs s’interroger : s’agit-il d’un simple effet de mode, ou le début d’une tendance durable dans le secteur des matières premières ?

Ce rallye s’accompagne d’une série de nouvelles importantes. Mi-décembre, alors que les prix de l’or tutoient des sommets historiques, Barrick Gold Corp. sort gagnante d’un litige majeur au Mali : la société a officiellement récupéré le contrôle opérationnel de sa mine à la suite d’un accord avec l’État malien. Quelques jours plus tôt, le gouvernement local avait restitué trois tonnes d’or précédemment saisies – dénouement d’un épisode qui avait suscité crispations, mais aussi incité le groupe à réaffirmer sa détermination sur le continent africain.

Le 22 décembre, le titre s’est offert une dernière poussée, porté par l’annonce que plusieurs analystes, dont ceux de Raymond James et RBC, avaient révisé à la hausse leurs objectifs de cours. Ces relèvements, motivés par la vigueur persistante des cours de l’or et la capacité de la Corporation à sécuriser ses actifs en zones sensibles, ont été unanimement salués par les marchés. Les investisseurs semblent apprécier la combinaison d’un environnement macro favorable et d’un management jugé plus offensif que par le passé.

Côté actualité opérationnelle, la structure nord-américaine du groupe pourrait être sur le point d’évoluer. Des indiscrétions relayées début décembre évoquent la possibilité d’une introduction en Bourse (IPO) des principaux actifs aurifères du Canada et des États-Unis. Certains analystes y voient une opportunité rare de valorisation, même si d’autres mettent en garde contre une dispersion des efforts dans un marché déjà hautement compétitif.

Mais qui est véritablement Barrick Gold Corp. au-delà de ces coups d’éclat ? Basée à Toronto, la société s’impose comme l’un des premiers producteurs mondiaux d’or et, plus récemment, de cuivre. Son modèle repose sur l’exploitation et la vente de métaux précieux, tout en pilotant exploration, développement minier et recherche technologique. Barrick Gold Corp. détient des participations dans des mines stratégiques, réparties entre l’Amérique du Sud, l’Afrique (Mali, Tanzanie, Côte d’Ivoire, RDC), l’Amérique du Nord et l’Asie. Sa diversification géographique permet de capter la dynamique globale du marché des matières premières, tout en exposant la Corporation à des risques politiques et réglementaires accrus.

Au fil des années, Barrick Gold Corp. s’est illustrée par des choix stratégiques : désendettement rapide, partenariats locaux renforcés, et capacité à générer du cash-flow même dans un contexte volatil. Dernièrement, la PME a accéléré son virage vers le cuivre, anticipant la demande mondiale liée à la transition énergétique. Pourtant, comme le rappellent certains experts, la croissance externe reste une arme à double tranchant sur des marchés parfois imprévisibles – le récent bras de fer malien n’étant qu’un exemple parmi d’autres.

Sur le plan financier, les données parlent. Avec un P/E anticipé à 19,9 pour 2025 puis 12,9 pour 2026, et une rentabilité jugée stable (environ 4 milliards $ US de profit net estimé pour l’année à venir), l’entreprise inspire confiance. Son rendement du dividende, certes modeste autour de 1,2 %, séduit pourtant une base d’investisseurs en quête de sécurité dans un univers HPC souvent volatil.

En résumé, Barrick Gold Corp. affiche de solides atouts : une gestion active de ses mines, une volonté d’innover dans le cuivre, et une résilience éprouvée lors d’épisodes politiques tendus. Mais l’incertitude reste l’ombre au tableau?: un coup de frein sur le prix de l’or ou une nouvelle instabilité géopolitique pourrait vite changer la donne. Pour l’instant, le vent souffle dans la bonne direction… Mais la prudence demeure de mise pour tous ceux qui scrutent la prochaine étape de la Corporation. À suivre?!