Wheaton Precious Metals : flambée boursière et actualités qui réveillent le secteur de l'or

L'action Wheaton Precious Metals s'envole de plus de 10 % sur trois mois, portée par de multiples upgrades et des avancées stratégiques clés. Que réserve la suite pour ce champion du streaming aurifère ?

La trajectoire récente de Wheaton Precious Metals sur les marchés boursiers vaut à elle seule le détour. En l’espace de trois mois, le titre a progressé d’un peu plus de 10 %, avec des pics notables en décembre, flirtant avec ses sommets historiques autour de 165 dollars canadiens. Cette envolée n’est pas anodine : elle s’inscrit dans un contexte de regain d’intérêt pour les valeurs aurifères, mais aussi grâce à une actualité brûlante qui touche directement Wheaton Precious Metals. Faut-il y voir le signe avant-coureur d’un cycle haussier durable ou une simple accalmie dans la volatilité frénétique du secteur ? Les investisseurs sont sur le qui-vive.

Les dernières semaines ont réservé leur lot de bonnes surprises et de remous pour Wheaton Precious Metals. Le 18 décembre, la banque Berenberg a rehaussé son objectif de cours tout en confirmant un avis positif sur la valeur ; quelques jours plus tôt, RBC Capital Markets avait lui aussi relevé sa recommandation à "Outperform", portant l’objectif à 130 dollars US. Résultat immédiat : un net regain d’intérêt des investisseurs et une hausse significative du volume sur les échanges d’actions. Le 10 décembre s’est même soldé par une envolée notable, les marchés saluant ces nouvelles perspectives optimistes. Tout cela fait écho à la solide performance affichée lors de la présentation des résultats du troisième trimestre, mi-novembre, où la société a mis en avant sa capacité à générer des marges confortables malgré un contexte coûteux sur l’énergie et les matières premières.

Par ailleurs, le 27 novembre, Wheaton Precious Metals a finalisé l’acquisition attendue du stream d’or de la mine Hemlo via un accord à 300 millions de dollars. Cette opération s’inscrit dans la stratégie de diversification et de sécurisation de l’approvisionnement que porte la société depuis plusieurs années. Pour fans du secteur, ce genre de deal atteste du statut de "superpuissance" du streaming et des royalties minières atteint par Wheaton. A noter, les analystes s’accordent sur la solidité du modèle, tandis que les mouvements de concentration dans le secteur des Goldmines poussent à la prudence sur la valorisation future.

Mais comment comprendre la dynamique de Wheaton Precious Metals au-delà de ses titres de presse ? L’entreprise, basée au Canada, se distingue d’une Goldmine classique. Elle se positionne comme une corporation spécialisée dans le streaming de métaux précieux : en résumé, elle finance des producteurs miniers tiers en échange d’un accès privilégié à une partie de leur production future d’or, d’argent mais aussi de palladium, de platine et de cobalt. Ce modèle d’affaires singulier lui permet d’afficher un portefeuille de 35 accords de streaming, cinq royalties et des intérêts dans des mines majeures (Salobo, Blackwater, Antamina, Kone, etc.), avec une exposition diversifiée entre l’Amérique, l’Europe, l’Afrique et même l’Asie. Autre atout clé : une équipe restreinte (44 salariés selon le dernier rapport), mais aguerrie dans le pilotage financier et la négociation de contrats miniers sur le long terme.

L’évolution boursière récente s’inscrit d’ailleurs dans une tendance beaucoup plus large. Sur un an, l’action Wheaton Precious Metals affiche un bond de plus de 90 %. Un chiffre qui fait pâlir bien des concurrents du secteur aurifère. Sur le long terme, la société a su fédérer les investisseurs par la robustesse de ses flux de trésorerie et une politique de dividende, certes modérée (rendement autour de 0,6 % attendus en 2026), mais stable et sécurisante. À cela s’ajoutent des ratios d’endettement très faibles et une capacité de réagir rapidement à la volatilité des cours de l’or et de l’argent. Côté risques, le principal talon d’Achille reste lié à la dépendance aux performances opérationnelles des mines sous-jacentes, mais aussi à l’environnement macroéconomique : inflation, dollar fort ou chute brutale du cours des matières premières peuvent impacter la rentabilité.

À court terme, les yeux sont tournés vers la publication des prochains résultats trimestriels, prévue en mars 2026. Les analystes tablent sur une poursuite de la croissance, portés par les derniers deals et une consolidation du prix de l’or autour de niveaux élevés. À plus long terme, le positionnement unique de Wheaton Precious Metals sur les stratégies d’approvisionnement en métaux précieux et la diversification géographique des streams pourraient lui permettre de surperformer bien des goldmines traditionnelles, en quête de rentabilité et d’agilité sur un marché minier en pleine transformation.