Newmont Gold : La spectaculaire envolée en Bourse est-elle durable ?

Newmont Gold connaît une progression fulgurante en Bourse sur trois mois. Malgré quelques turbulences, la plus grande société aurifère mondiale fascine investisseurs et analystes. Tour d’horizon.

Newmont Gold, leader mondial de la production d’or, vient de traverser une période de forte volatilité sur les marchés financiers. Sur les trois derniers mois, le titre a bondi d’environ 24 %, passant d’un creux notable autour de 81 dollars début octobre à un pic temporaire de plus de 102 dollars en décembre, une dynamique particulièrement frappante. Peut-on parler d’un simple rallye technique, ou s’agit-il du renouveau durable d’une valeur refuge ? Beaucoup d’observateurs s’interrogent alors que les nouvelles affluent et que les positions des analystes évoluent rapidement.

Côté actualité, ces dernières semaines ont été particulièrement animées. Le 16 décembre, la banque BMO Capital a rehaussé son objectif de cours sur la société, visant désormais 114 dollars contre 99 auparavant et maintenant une recommandation positive. Dans le même intervalle, plusieurs autres analystes majeurs – dont RBC et la National Bank – ont également relevé leurs objectifs jusqu’à 120 dollars, confirmant un regain d’optimisme autour du numéro un mondial des mines d’or. Ce flot de révisions intervient dans le sillage d’un semestre exceptionnel : la capitalisation de Newmont Gold a grimpé de plus de 68 % sur six mois, profitant à plein de la remontée des cours mondiaux de l’or et de la confirmation de sa solide rentabilité.

Notons toutefois une ombre au tableau : mi-décembre, le groupe a pâti, comme d’autres acteurs du secteur, d’une chute du prix de l’or, entraînant brièvement l’action à la baisse (journée du 7 décembre notamment). Rien d’alarmant selon les analystes, qui considèrent ce reflux comme une respiration logique après la forte progression observée au fil de l’automne. L’ambiance générale sur le secteur demeure favorable avec de nombreuses recommandation à l’achat et une cible moyenne de 108,90 dollars fixée par le consensus.

Derrière les chiffres, comment expliquer la vigueur de Newmont Gold ? La société, forte de 21 sites de production répartis sur cinq continents (11 en Amérique du Nord, 4 en Australie, 3 en Amérique du Sud, 2 en Afrique et 1 en Nouvelle-Guinée), tire près de 85 % de ses revenus de l’extraction aurifère, complétés par le cuivre, l’argent, le zinc et le plomb. L’exercice 2024 a vu la vente de 6,5 millions d’onces d’or, ce qui fait de Newmont Gold un acteur clé, capable de profiter des mouvements du marché mondial de la précieuse matière première.

Stratégiquement, Newmont Gold se concentre sur l’optimisation de sa chaîne de valeur et la réduction de son endettement, tout en menant des investissements massifs dans l’exploration et la modernisation de ses infrastructures minières. L’intégration réussie de ses dernières acquisitions – dans le contexte d’une industrie en pleine consolidation – est également perçue comme un moteur de croissance notable à moyen terme.

Cela dit, les investisseurs restent attentifs à certains défis majeurs. La sensibilité du groupe aux aléas géopolitiques (notamment en Afrique et Amérique du Sud), la volatilité du prix du métal jaune, ou encore la pression croissante sur les standards ESG (environnement, social, gouvernance) imposent à Newmont Gold une vigilence continue. À cet égard, la récente interdiction des activités minières dans certaines réserves forestières du Ghana, annoncée le 16 décembre, pourrait occasionner des ajustements opérationnels pour l’ensemble du secteur.

Malgré tout, la trajectoire de Newmont Gold reste impressionnante et suscite la curiosité des investisseurs chevronnés. La société bénéficie d’une structure financière saine (dette nette négative), d’un rendement solide (1 % en 2025 estimé) et d’une visibilité accrue avec 99 % de ses titres en flottant libre.

L’ambiance autour de Newmont Gold oscille donc entre confiance prudente et admiration pour sa capacité à surfer sur les tendances du marché aurifère mondial. Faut-il y voir l’opportunité d’un nouvel élan ou le sommet d’un cycle ? À chacun de juger, mais une chose est certaine : il faudra surveiller de près l’évolution du cours et les prochaines annonces centrales, notamment les résultats trimestriels à venir en février.