Franco-Nevada : l’action progresse, stimulée par des news majeures du secteur aurifère

Franco-Nevada surprend avec une dynamique haussière sur trois mois, des annonces stratégiques et une revalorisation des analystes. Qu’est-ce qui fait courir ce poids lourd des Goldmines et que faut-il surveiller ?

L’action Franco-Nevada a connu une phase de rattrapage remarquable au cours des trois derniers mois, enregistrant une progression d’environ 4% sur la période et culminant à un sommet de 303 CAD, avant de consolider autour de 287 CAD mi-décembre. Cette évolution, bien qu’en dessous de l’explosion annuelle de +70%, demeure impressionnante sur un marché volatil. Mais est-ce simplement une pause salutaire dans une tendance de fond beaucoup plus puissante ? Les investisseurs s’interrogent : le momentum retrouvé peut-il durer alors que les turbulences géopolitiques et l’appétit pour les valeurs refuges restent d’actualité ?

L’actualité récente de Franco-Nevada regorge d’éléments stimulants pour l’actionnariat. Notamment, le 10 décembre, un évènement clé a marqué la progression du titre : la banque RBC a relevé sa recommandation de « sector perform » à « outperform », tout en augmentant l’objectif de cours à 250 USD (contre 225 USD auparavant). Cette annonce a entraîné un rebond immédiat du titre, prisé par les investisseurs institutionnels sensibles à ce genre de signaux. Quelques jours plus tôt, la société se voyait aussi intégrée dans une opération majeure de financement au côté d’autres géants comme Agnico Eagle et Hudbay Minerals, visant à soutenir Osisko Metals. Décembre a donc été un mois rythmé par les deals stratégiques et le regain d’intérêt pour les valeurs minières canadiennes, dans la foulée d’une recomposition sectorielle plus large.

Mi-décembre, un autre indicateur de confiance émerge : UBS ajuste à la hausse son prix cible sur Franco-Nevada à 270 USD, consolidant le consensus d’optimisme affiché par les analystes depuis plusieurs semaines. Sur les forums spécialisés, de nombreux suiveurs notent que ces révisions d’objectifs arrivent dans une phase où l’or se rapproche de ses niveaux records, confortant le statut défensif de la société.

Pour mieux comprendre l’engouement autour de Franco-Nevada, il faut revenir à son modèle d’affaires unique dans l’univers des Goldmines. La société, créée en 1983 et présente sur tous les grands continents miniers, s’est spécialisée dans les « royalties » et flux (« streaming ») sur l’extraction de métaux précieux, principalement l’or mais aussi l’argent et les PGM (Platinum Group Metals). Concrètement, Franco-Nevada ne possède pas en propre les mines – elle finance des exploitants contre une quote-part de la production future, une approche génératrice de flux récurrents et moins exposée aux risques opérationnels du secteur. Son portefeuille diversifié s’étend de l’Amérique du Nord à l’Australie, en passant par l’Afrique et l’Amérique du Sud, avec des actifs majeurs comme Candelaria, Detour Lake, Goldstrike ou Antapaccay.

Cette stratégie a permis à la Franco-Nevada Corporation d’afficher une croissance régulière du chiffre d’affaires (attendu à plus de 1,7 Md$ en 2025) assortie de marges élevées et d’un bilan solide – la société affichant même une position de « net cash ». Les derniers résultats disponibles pointent vers un bénéfice net annuel supérieur à un milliard de dollars et un PER proche de 39 en 2025, ce qui traduit la prime de valorisation accordée par le marché pour la sécurité et la visibilité du modèle.

Côté défis, tout n’est pas rose pour Franco-Nevada : certains analystes rappellent que la valorisation élevée limite le potentiel de correction, notamment dans un scénario de repli prolongé sur l’or ou en cas de durcissement réglementaire sur les sites miniers partenaires, parfois situés dans des zones à risques géopolitiques marqués. En outre, l’intensification de la concurrence sur le segment des royalties pourrait peser sur les marges futures si Franco-Nevada ne parvient pas à se positionner sur les deals de taille.

Néanmoins, la société multiplie les preuves de sa capacité d’adaptation, comme en témoignent ses récentes prises de participation dans de nouvelles initiatives aurifères et son implication croissante dans des projets à fort contenu RSE. Les perspectives à moyen terme restent donc inscrites sous le signe de la croissance durable, portée par le besoin croissant d’approvisionnement en métaux précieux et la demande pour des instruments financiers « gold-backed ».

Au final, la trajectoire de Franco-Nevada sur les derniers mois traduit un regain de confiance manifesté dans la courbe des actions et la perception du marché. Soutenue par des fondamentaux robustes et des relais de croissance intelligemment exploités, l’entreprise apparaît comme l’un des piliers incontestés pour diversifier un portefeuille exposé aux matières premières.

Reste à surveiller la dynamique des prochaines semaines : publications trimestrielles, évolution du cours de l’or, et nouvelles éventuelles opérations stratégiques. Il y a fort à parier que Franco-Nevada restera au cœur de l’actualité sectorielle des goldmines et du radar des investisseurs exigeants.